YEMA célèbre ses 75 ans avec la création d’un calibre Tourbillon Manufacture

À l'occasion de sa 75ème année, la marque française Yema a très récemment annoncé le lancement de ses futurs Calibres Manufacture, grande tendance au sein de l'univers horloger depuis plusieurs années.

Désormais entièrement conçus et développés en France, dans leurs ateliers de Morteau, ces calibres sont le fruit d'un titanesque travail de relocalisation et réindustrialisation amorcé il y a maintenant plus d'une décennie par la maison horlogère.

À l'aube d'une nouvelle ère marquée par la naissance de calibres toujours plus pointus et de très haute qualité, nous avons souhaité revivre, à travers cet article, les grandes (et les plus difficiles) heures de la maison, aujourd'hui actrice incontournable du paysage horloger français.

Genèse d'une maison française historique

C’est en 1948, dans la commune doubsienne de Besançon, que naît la marque de montre française Yema. Fondée par Henry Louis Belmont, descendant d’une famille d’horlogers et sorti major de sa promotion à l’école d’horlogerie, elle assoit rapidement sa renommée grâce à ses garde-temps fiables et audacieux, notamment en proposant dès 1952 les premières séries de chronomètres automatiques de fabrication franc-comtoise.

Toutefois, si l’on veut vraiment comprendre l’impact de cette nouvelle maison sur le marché horloger, c’est en 1963 qu’il faut remonter, année de naissance de la montre de plongée Yema Superman. Elaborée dans un premier temps pour les professionnels de la discipline aquatique et réputée indestructible avec une étanchéité à 300 mètres et sa butée-frein brevetée, ses nombreuses déclinaisons lui permettront également de conquérir le cœur des amateurs de belle horlogerie.

Au fil des années, Yema ne cesse de se diversifier et fraye avec des secteurs prestigieux tels que la course automobile et la création de son modèle Rallygraf porté par le champion de Formule 1 Mario Andretti en 1966 ; le sport nautique et sa Yachtingraf qui équipa l’équipe nationale française de voile aux Jeux Olympiques de 1972 ou encore la conquête spatiale avec la Spationaute I, première montre française à partir pour l’espace au poignet du cosmonaute Jean-Loup Chrétien durant sa mission franco-soviétique en 1982.

Malgré son succès fulgurant, ses 500 000 modèles vendus chaque année et son statut de Premier Exportateur Français de 1966 à 1968, la fin des années 1980 marque le début d’une période difficile pour la marque qui peine à s’imposer face à la concurrence des montres quartz, moins chères sur le marché. Elle est alors régulièrement cédée à d’autres entreprises. Évoluant sous le giron de l’entreprise française Matra depuis 1982, elle est d’abord vendue au japonais Seiko en 1988 puis rachetée un million d’euros en 2004 par Louis-Eric Beckensteiner pour devenir “Yema Maison Horlogère Française”.

Suite à plusieurs tentatives de relancement, la marque est placée en redressement judiciaire fin 2008, finalement reconverti en liquidation quelques mois après. Mais, forte heureusement, l’histoire ne s’arrête pas là…

Le 3 février 2009, un communiqué salvateur annonce le rachat de Yema par le groupe français Montres Ambre, installé à Morteau. Celui-ci affiche sa volonté de mieux développer la marque en créant de nouveaux modèles et en la faisant bénéficier de sa stratégie commerciale qui s’appuie notamment sur le concept du “Made in France”. Yema fait peau neuve et annonce en 2011, après deux années de développement et plus de trois millions d’euros investis, l’arrivée de son premier Calibre Maison mécanique, le MBP1000, dont plus de 250 000 unités seront écoulées sur dix ans. Dès lors, tous les gardes temps de la maison sont conçus, assemblés et fabriqués en France, produits en partenariat avec des industriels tiers afin d’atteindre un rapport qualité-prix extrêmement compétitif.

Fin 2020, la marque prend un tournant décisif en lançant le financement participatif de ses deux nouvelles innovations techniques, les Calibres Maison YEMA2000 (3 aiguilles) et YEMA3000 (GMT), avec la réédition limitée de son emblématique Superman proposée en deux déclinaisons : Superman Steel Bronze et Superman GMT Bronze. Présentés comme une évolution du premier mouvement, ces calibres offrent non seulement une meilleure précision, grâce à une raquetterie plus solide, des inverseurs de masse modifiés pour un remontage plus fluide du mécanisme et une finition de la masse oscillante arborant un fin lettrage et une signature élégante, mais présentent également des complications avancées avec une roue entraîneuse et un ressort de quantième pour un saut de date plus franc et plus précis, une système de date distinct de l’assemblage global ainsi qu’une complication GMT pour le YEMA3000, permettant l’affichage d’un deuxième fuseau horaire avec une aiguille indépendante.

Le succès est au rendez-vous. Yema réunit plus d’1,5 million d’euros en moins de trois heures avec cette proposition de modèles très largement plébiscités et dotés de calibres adoubés par le public. Avec cette campagne, la marque s’inscrit dans un nouveau chapitre de son histoire et frappe un grand coup au sein de l’univers horloger français, sinon mondial, en dévoilant de nouveaux horizons et de nouvelles ambitions.

Un premier Calibre Manufacture

La marque souhaite poursuivre son ambition de proposer une gamme de calibres de haute qualité, dont la fabrication des composants a lieu dans ses ateliers français, fraîchement rénovés, situés à Morteau. Après plus de deux ans de recherche et de développement, c’est le 15 novembre 2022 que la plateforme américaine de financement participatif Kickstarter voit naître le lancement du premier mouvement Manufacture de la marque, un calibre micro-rotor.

Le rutilant Calibre Manufacture Morteau CMM.20 équipe la Yema Wristmaster Traveller Micro-Rotor, réédition du modèle historique inspiré des années 1960. “De la haute horlogerie accessible à tous”, c’est la devise qui accompagne cette campagne d’une durée de dix jours, offrant une production limitée à 1948 exemplaires, clin d’œil à l’année de naissance de la maison. Trois modèles sont proposés, teintés de couleurs assorties au calibre micro-rotor (vert, bleu, noir) et fixés au tarif très compétitif de 1 499€ HT (1 799€ TTC), offrant ainsi une réduction de 50% sur le futur prix public du garde-temps. La marque promet une livraison par lots mensuels de 500 montres, de juillet à octobre 2023.

Pour créer ce calibre microrotor, dont la petite masse oscillante incrustée dans un pont permet de minimiser l’épaisseur afin de proposer des boîtiers beaucoup plus fins, Yema n’hésite pas à s’entourer des meilleurs. Elle collabore notamment avec l’horloger indépendant de renom, Olivier Mory, dont le travail a également marqué les créations des plus grands tels qu’Audemars Piguet, Piaget ou encore Cartier. Le constructeur accompagne les équipes à travers chaque étape, des machines au design des calibres.

Doté de micro-composants (ponts et platines) à la fabrication française (à l’exception des organes régulateurs qui proviennent de partenaires suisses), ce calibre présente des caractéristiques à la hauteur de ce que l’on peut trouver de meilleur sur le marché. Côté technique, le CMM.20 d’une épaisseur de 3.7 mm offre une réserve de marche de 70h ainsi qu’une déviation quotidienne de -3/+7 secondes, une performance chronométrique proche des normes COSC. Côté finition, il est revêtu d’un sublime microbillage proposé en trois couleurs, arbore un anglage satiné et dévoile une masse oscillante composée de tungstène de haute densité. Son balancier en Glucydur, alliage métallique non magnétique, permet une plus grande résistance à la déformation et à la corrosion.

Une fois encore, c’est un véritable carton plein auprès du grand-public puisque la marque récolte près de 2,5 millions d’euros grâce aux quelques 1450 contributeurs qui se précipitent sur la plateforme de financement pour soutenir ce nouveau projet.

Une fin d'année prometteuse

Si les livraisons des montres dotés du mouvement CMM.20 sont toujours en cours, Yema n’a pas cessé son travail acharné de développement pour autant. Début septembre, le Directeur Général de la marque, Christopher Bôle, a annoncé par le biais d’un communiqué de presse l’arrivée non pas d’un, mais bien de deux nouveaux Calibres Manufacture. De quoi réjouir les inconditionnels de la maison.

Le CMM.10, futur Calibre Manufacture 3 aiguilles

Forte du succès de sa démarche de financement participatif, Yema remet le couvert avec la prochaine intégration de son calibre CMM.10, dont la campagne aura de nouveau lieu sur la plateforme Kickstarter.

Grâce à leur choix de série limitée sur les premiers modèles dotés du CMM.20, les équipes de Yema ont pris le temps d’affiner puis confirmer leur capacité de production dans un temps imparti et comptent bien déployer leurs nouvelles méthodes à plus grande échelle avec ce nouveau mouvement.

À ce jour, la marque n’a donné que très peu d’informations concernant les détails techniques de son prochain Calibre Manufacture Morteau 3 aiguilles, mais elle prend toutefois le soin de nous assurer des “caractéristiques supérieures aux standards du marché horloger”, dont une très haute précision, une meilleure résistance aux chocs ainsi qu’une réserve de marche de 70+ heures.

Un mouvement Tourbillon pour les 75 ans de Yema

2023 marque la date anniversaire de la maison horlogère française, et avec une histoire aussi riche que la sienne, il n’est pas étonnant que Yema ait souhaité célébrer cette 75ème année en grande pompe. C’est chose faite avec l’annonce de son calibre Tourbillon Manufacture.

À nouveau usiné dans leurs ateliers de Morteau et avec une conception signée Olivier Mory, ce premier modèle historique vient équiper l'ultra limitée Yachtingraf Tourbillon Maréographe, proposée en deux déclinaisons de boîtier, acier et bronze, disponibles en seulement 75 exemplaires numérotés chacune. Ce modèle équipé du mouvement Tourbillon, aussi connu sous le nom de CMM.30, annonce d’ores et déjà des performances et complications inédites.

Tout comme son prédécesseur, le mouvement Tourbillon mécanique à remontage manuel concède une remarquable précision et une stabilité accrue avec un écart de marche compris entre -3 et +7 secondes par jour. De fabrication suisse et conçu spécifiquement pour l'occasion, son grand barillet optimisé offre une réserve de marche de 105 heures et permet de préserver une épaisseur réduite du calibre. De plus, son échappement optimisé lui octroie une considérable longévité grâce à ses composants usinés par des technologies sophistiquées, de type LiGA.

Conçue comme une véritable toolwatch, la nouvelle Yachtingraf se veut aussi résistante que raffinée, capable de résister aux conditions les plus rudes. Dotée d'un verre saphir double dôme inrayable et d'une lunette de plongée en saphir unidirectionnelle, elle présente une étanchéité de 10 ATM ainsi qu'une très haute résistance antimagnétique (2000 Gauss) et une réelle insensibilité aux chocs et vibrations (jusqu'à 5000 G).

Mais si l'on doit se concentrer sur une caractéristique en particulier, c'est bien sûr sa complication heure lunaire dite "Maréographe", placée à midi sur le cadran, qu'il convient d'observer. Conditionnés par les forces gravitationnelles exercées par la Lune durant sa rotation autour de la Terre, les cycles des marées sont ici indiqués par une petite aiguille dédiée effectuant un demi-tour de cadran toutes les 6h 12m 7,89s pour illustrer le passage de marée haute à marée basse et un tour complet toutes les 12h 25m 15,79s.

Enfin, il convient de faire un tour du côté des finitions du garde-temps. Noire soleillé pour le cadran, elle fait écho aux modèles Yachtingraf des années 1970 en reprenant également les fameux index acier "bâtons". Le cœur ouvert placé à 6h dévoile l'animation du mécanisme Tourbillon, affichant ses finitions optimales avec son revêtement nanométrique de couleur noire, obtenu grâce à la technologie suisse de pointe ALD (Atomic Layer Deposition), procédé révolutionnaire de dépôt gazeux.

Disponible dès maintenant à la précommande sur le site officiel de la marque, les expéditions des nouveaux garde-temps débuteront dès la fin du mois de janvier 2024.

Les caractéristiques techniques de la YEMA Yachtingraf Tourbillon Maréographe

L'excellence à la française

Si l’histoire de la maison Yema ne s’apparente pas à un long fleuve tranquille, elle est toutefois parvenue à se hisser parmi les plus grandes maisons françaises et est assurément l’une des marques les plus connues et appréciées des amateurs d’horlogerie de l’Hexagone.

Ses nombreux modèles cultes, ses prouesses en matière de recherche et de développement technique ainsi que son engagement pour le “Made in France” lui ont souvent permis de se démarquer sur un marché horloger très dense.

Nulle doute que sa collection de Calibres Manufacture, déjà amorcée avec son calibre CMM.20 et qui compte se poursuivre avec le lancement des CMM.10 et CMM.30, saura à nouveau légitimer son prestige et illustrer le savoir-faire français.
Nous nous réjouissons de l'horizon que prend Yema en cherchant à monter en gamme, et avons hâte de decouvrir ce que la maison nous réserve dans les prochaines années.

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